8 janvier 2016
Ecrire, mésécrire...
C'est le temps de la vieillesse et des travaux qu'elle permet qui m'offrit l'occasion de renouer avec l'écriture. Cependant, entendons-nous bien, il ne s'agit pas de conférer à ce mode d'expression la valeur de passe-temps, de loisir. Je ne déteste rien tant que ces notions. Tout s'opère à partir d'une nécessité intérieure. Dire, c'est faire, et réaliser une opération délicate de transformation : c'est le canal par lequel peut se révéler la frange la plus intéressante de la psyché et qui permet parfois que s'opère une manière de communion entre les êtres. Je n'impose aucune limite à la manière dont ces communications s'établissent, je ne veux privilégier aucun registre :
de la forme classique à l'argot, du ton réservé au total débridement de la fantaisie, du grave au graveleux et de la sagesse à la folie, tous les moyens sont bons pour dire si la forme est appropriée.
Il y a de petites bouches pincées, des esprits étroits, des pisse-froid, des chichiteux qui pourront s'indigner de telles licences, pas nécessairement poétiques.
Va t'on s'effrayer de leurs possibles anathèmes ? Pas davantage que de ces promoteurs d'une soupe honteusement sentimentale et résolument de son époque, qui n'entrevoient la réussite que par le seul moyen des insuffisances calibrées et stratégiquement établies.
Rien n'est pire que de mésécrire...
( " Dictionnaire introspectif " de Gérald Véret )
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