l'Art de la glandouille...

 

Les vertus de la morosité, des merveilles du farniente, de l'extase de la rêverie, en un mot des délices de l'ennui. S'aménager de longues, de belles plages de méditation au cours desquelles on se délecte à se barber.

A la Renaissance, il se produisit un véritable engouement pour la position mélancolique.

Être mélancolique signifiait être inactif, oisif, méditatif, triste, humble et par conséquent supérieurement intelligent, les hyperactifs étant rarement des génies.

Les actifs, les travailleurs accélèrent le temps, alors que les paresseux apathiques le ralentissent, parfois l'immobilisent.

Le cancre qui se rase à l'école se coupe du monde extérieur, notamment des stimuli sonores de la maîtresse, et se paie de la même manière un voyage en Imagination.

Il s'ennuie à fuir son ennui.

L'ennui peut traduire un état dépressif ou du moins l'annoncer,

mais il peut aussi être la condition nécessaire à l'exercice de la pensée humaine.

L'ennui administré à petites doses dés la petite enfance permet de développer l'imagination, la créativité, l'introspection, l'autosuffisance pour ne pas dire l'indépendance. L'important est d'apprendre à le gérer très tôt.

" Ennuyons-nous, c'est le plaisir des dieux ", répond comme en écho à une chanson paillarde bien connue des carabins et autres escholiers,

" masturbons-nous, c'est le plaisir de dieux ".

En argot, on dit que l'on s'ennuie quand on a rien à branler !

Et à quelqu'un d'inactif, qui a l'air de s'ennuyer, on demandera avec élégance :

" Mais qu'est-ce que t'es en train de branler ? "

Halte à l'activisme forcené des mercredis, pitié pour les pauvres parents qui courent, leur progéniture sous le bras, de l'entrainement de foot au cours de danse, de la piscine aux leçons de rattrapage !

Assez de culture obligée et jamais digérée, assez de loisirs à thème, vive les vacances désoeuvrées !

Laissez-nous baîller un peu !

Sans expérience de l'ennui, pas d'individu sain.

A force d'éviter l'ennui contre vents et marées, sommes-nous condamnés à devenir des robots glissant de la frénésie à la dépression ?

( " S'ennuyer, quel bonheur " de Patrick Lemoine )

Comments

[thierrylehavre76]

Un peu comme toi, cher Gérard, j'ignore le sens du mot ENNUI... alors, moi non plus, je ne sais pas si je m'ennuie ou pas... un peu comme le grand Gabin, je sais que je ne sais rien, tout du moins " pas grand chose ", mais ça ne m'ennuie pas !... et si, déjà, dans mes divagations, je n'ennuie pas trop ceux qui me lisent...???

[GEDE]

Je ne prétend pas atteindre le niveau de notre maître à tous, mais je dois dire que j'aime et je pratique aussi la glandouille. Mais si j'ai bien compris ce texte, je suis comme M. JOurdain, je m’ennuie sans le savoir...

[thierrylehavre76]

on n'arrête plus les chapeautés bavarglandouilleurs...

[thierrylehavre76]

Ben dis donc, j'ai le dos tourné et bosse le glandouilleur...!

Glandouilleur que l'on remercie pour ses bons conseils sur son Art consommé de la dite glandouille... bon cela dit, Dan et Jean Paul, je crains que, malgré nos louables efforts, on soit loin du compte... le Maître est au dessus du lot !

[lehavre76600]

non mon bon Jean Paul, il n'y aura pas de retombées !!! et je remercie mon pote DAN pour ses éloges !!!... je me reconnais un peu dans ce texte à la différence que je ne m'ennuie jamais !!! et je revendique haut et fort l'art de la Glandouille que je pratique avec sérénité et délectation !!!...... mais attention ! ne vous précipitez pas dans la Glandouille sans un entrainement sérieux et méthodique !!! ce pourrait être dangereux !!!!

allez les zamis, j'y retourne !!! :o