Un rien l'amène, l'anime, la mine, l'emmène...
Monter, descendre, aller, venir, tant fait l'homme qu'à la fin il disparait. Un taxi l'emmène, un métro l'emporte, la tour n'y prend garde, ni le Panthéon. Paris n'est qu'un songe. Gabriel n'est qu'un rêve ( charmant ), Zazie le songe d'un rêve ( ou d'un cauchemar ) et toute cette histoire le songe d'un songe, le rêve d'un rêve, à peine plus qu'un délire tapé à la machine par un romancier idiot. Là-bas, plus loin - un peu plus loin - que la Place de la République, les tombes s'entassent de Parisiens qui furent, qui montèrent et descendirent des escaliers, allèrent et vinrent dans les rues et qui tant firent qu'à la fin ils disparurent. Un forceps les amena, un corbillard les remporte et la tour se rouille et le Panthéon se fendille plus vite que les os des morts trop présents ne se dissolvent dans l'humus de la ville tout imprégné de soucis...
Pourquoi, pourquoi qu'on supporterait pas la vie du moment qu'il suffit d'un rien pour vous en priver ? Un rien l'amène, un rien l'anime, un rien la mine, un rien l'emmène...
( " Zazie dans le métro " de Raymond Queneau )