7 octobre 2015
Joie ou bonheur...?
Pour ma part, si je constate une différence de nature entre la joie et la tristesse, je ne vois qu’une différence de degré entre la joie et le bonheur. Le bonheur s’éprouve comme une joie tiédie, en sourdine, débarrassée de ses transports et de ses éclats, réduite à un simple sentiment agréable et égoïste de facilité d’être - raison pourquoi la calme et discrète présence de l’homme heureux est préférable à la compagnie de l’homme joyeux, lequel, désireux de faire partager son émotion, n’est jamais loin de l’agressivité. On dit d’une grande douleur qu’elle est muette. L’avantage, au contraire d’une grande joie, c’est que le voisinage n’en est pas dérangé.
La joie de vivre que la raison ne peut justifier tant elle ne cesse de nous rappeler que la fuite du temps nous apporte la vieillesse et la mort, que le hasard bouscule nos espérances, que le monde, enfin, est le lieu de toutes les adversités et de toutes les menaces, la joie de vivre, donc, n’a rien de sage mais tout d’une pure folie.
( “ Le charme des penseurs tristes “ de Frédéric Schiffter )
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