7 août 2015
rails, pavés, bouées, amarres...
Contrée déchue, épuisée par l'Histoire, capitale de brouillard, étouffée dans l'âcre fumée des usines.
Vaste cité grise, éteinte, au bord de l'eau, dont les murs se noient dans les nuages de la mer.
Port de ruines et de rouille, où sonnent des sirènes dans le lointain, où passent des ombres le long des quais, où les paroles s'évanouissent comme des murmures.
Derrière ma fenêtre, les quais d'un port s'étalent à l'infini.
Longues allées désertes, où les grues ressemblent à des oiseaux géants, où s'entassent des amoncellements de conteneurs identiques, où trainent ici et là quelques souvenirs du commerce d'autrefois, balles de coton, régimes de bananes, cafés et bois exotiques.
De vieux cargos rouillent dans les bassins rongés peu à peu par le va et vient du vent salé.
Le port est aujourd'hui une cité éteinte et déserte avec des eaux noires comme de l'encre, tout un entrelacs de rails et de pavés, de bouées et d'amarres, d'usines et de hangars.
( " Les vaches " de Benoit Duteurtre )
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